Un demi-siècle de SIESC
Yves CALAIS
O. On ne raconte pas en quelques pages un demi-siècle. Bien des problèmes et des enjeux ont marqué ces années. Nous les avons vécues au SIESC, assez pragmatiquement, sans avoir le souci d'en faire la théorie, ni n'en tenir sous la main de quoi en écrire l'histoire, les archives étant déposées régulièrement à la bibliothèque de l'Université de Nimègue. Je vais les formuler pour faire mieux apparaître l'identité et l'originalité de notre secrétariat international et son évolution vers une association européenne dans une Europe si différente de celle des années 55.
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1.1 A l'origine du SIESC, en 1955, derrière les simples petits événements que rappelle Jan NUCHELMANNS, dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, deux questions majeures habitaient toujours les protagonistes, tellement évidentes qu'elles n'en étaient pas explicitées. Comment reconstruire un monde et, au plus près de nous, une Europe humaine et pacifiée ? Comment vivre notre foi chrétienne dans la fidélité d'une Eglise catholique enracinée dans une société de type nouveau ? Ce sont les deux axes sur lesquels la construction européenne est toujours en cours et l'aggiornamento du Concile de Vatican II est toujours à susciter et à mettre en œuvre : la double toile de fond de l'histoire du SIESC.
1.2 La lecture du catalogue des thèmes des premières rencontres internationales d'été et, chez quelques-uns, leur souvenir font bien apparaître que pour les fondateurs la voie n'était pas tracée d'avance, mais qu'elle était à ouvrir ensemble. L'essentiel était la rencontre de ceux qui avaient pu être naguère des combattants et qui pouvaient et devaient partager une visée d'avenir dans leur engagement professionnel de professeur du second degré et la pratique de leur foi catholique. Le terme de "rencontre" est d'ailleurs toujours celui qui désigne l'événement majeur de la vie du SIESC au milieu de l'été. L'essentiel était aussi de ne pas doubler ce qui existait déjà dans la vie professionnelle et syndicale et de se situer au point commun le plus juste pour nous de l'articulation de la foi et de la vie.
C'est ainsi autour de la "vie spirituelle" des enseignants que les Rencontres s'élaborent, une vie spirituelle très incarnée dans la relation enseignants-enseignés, dans le partage d'une culture classique considérée alors comme commune. Une option qui permet aussi de ne pas majorer les différences de statuts des enseignements et les différences de problématiques et de mentalités des enseignants des pays membres, public, privé, laïque, confessionnel, avec leurs combinaisons multiples issues d'histoires différentes et souvent conflictuelles des relations entre Eglise et Etat.
1.3 Parallèlement se pose une autre question, celle du rattachement de ce modeste comité de liaison dont l'intuition est profonde et pertinente, à un ensemble plus vaste qui lui donne plus de sens.
La première tentative qui semblait aller de soi, était un rapprochement avec l'UMEC, l'Union Mondiale des Enseignants Catholiques. Mais c'était, pour une situation nouvelle, rester dans l'orbite trop limitée de l'école et dans une compréhension de l'enseignement et de la place des catholiques encore trop marquée par ce qui, en son temps en 1929, avait été novateur, l'encyclique "Divini illius Magistri", mais qui ne répondait plus assez aux questions de l'après-guerre. La prédominance de l'enseignement catholique y était aussi difficile à vivre pour les membres des enseignements publics notamment français et italiens.
Le seconde tentative fut la bonne, le rapprochement avec le Mouvement International des Intellectuels Catholiques plus connu sous son nom de fondation Pax-Romana (d'où la dénomination actuelle de Pax Romana-MIIC), alors mouvement mondial d'une importance considérable dans l'après-guerre européen et dans les phases de la décolonisation. Pax Romana avait été créé après la première guerre mondiale entre "intellectuels", c'est-à-dire professionnels de niveau de formation de l'enseignement supérieur, cadres de la société. Des enseignants du second degré préoccupés de l'avenir de leurs élèves y trouvaient le monde qui serait celui de ceux qu'ils formaient. En 1959, le comité de liaison dénommé Secrétariat International des Enseignants Catholiques (SIESC) devient, en gardant sa totale autonomie et en restant limité à l'Europe, un Secrétariat spécialisé de Pax Romana-MIIC à côté des autres secrétariats professionnels des juristes, des scientifiques, des ingénieurs, des artistes. Par là, le SIESC entrait dans les OIC, les Organisations Internationales Catholiques, habilitées auprès des grandes instances internationales, et il pouvait y tenir sa place.
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2.1 Dès lors la vie du SIESC s'organise autour de son Conseil, réuni deux fois par an, en hiver et au moment de la Rencontre d'été, et de son Bureau exécutif. L'un et l'autre ont été ultérieurement définis par une Convention de 1978 entre associations membres, et depuis 1994 par un statut d'association de droit français, faute de statut associatif de droit européen. Les associations nationales membres y désignent leurs délégués dont l'ensemble constitue le Conseil ; le Conseil choisit parmi ses membres son Bureau exécutif avec un ou une présidente, deux vice-présidents, un ou une secrétaire générale, un ou une trésorière. Les présidents ou présidentes d'honneur, anciens présidents ou anciens vice-présidents, participeront souvent au Bureau non pour l'honneur mais pour le service de la réflexion et le sens de la continuité ; la secrétaire de rédaction du bulletin SIESC-ACTUEL est naturellement au bureau. Toute la vie du SIESC y est soutenue, imaginée, mise en place dans une coopération associative qui n'est pas toujours sans tensions, mais qui est finalement généreuse, fraternelle et efficace.
2.2 L'activité la plus publique est la Rencontre d'été, fixée à proximité de la dernière semaine de juillet, seul moment où l'ensemble des enseignants européens est en vacances. Elle est organisée chaque année dans les pays des associations membres. Les thèmes sont choisis par les organisateurs en partenariat avec le Conseil. Il est intéressant d'en parcourir la suite; elle rend compte des centres d'intérêt successifs où se lisent à la fois les sensibilités particulières des pays organisateurs et celles de l'ensemble des associations.
Les Rencontres d'été rassemblent ces années-ci une centaine de collègues de 12 à 15 pays différents de l'Europe de l'Ouest, du Centre et de l'Est. La participation a atteint un maximum exceptionnel en 1989 à Innsbruck avec 228 inscrits.
Une des difficultés permanentes est celle des langues. A l'origine, deux langues officielles suffisaient, le français et l'allemand. Au cours des Rencontres s'y ajoute la langue du pays qui reçoit. L'anglais est maintenant utilisé pour ceux qui n'entendent ni le français ni l'allemand. Chaque fois qu'il est possible dans les Rencontres, des traductions écrites sont distribuées; sinon il faut passer par plusieurs traductions orales: épreuve de patience, reconnaissance aussi de la pluralité culturelle qui fait l'Europe et à laquelle nous tenons, gratitude à l'égard de nos collègues traducteurs.
Mais cette difficulté, une fois maîtrisée, n'empêche pas la communication et la convivialité. L'intérêt des Rencontres d'été, avec les interventions des conférenciers, est la rencontre extrêmement libre de participants, tant dans les groupes de travail internationaux et plurilinguistiques que dans les moments de loisirs et de convivialité. C'est là que se forment et s'entretiennent des réseaux de relations dans lesquels grandit un sens de la responsabilité internationale et de la responsabilité des enseignants vis-à-vis de l'avenir. La modalité d'action du SIESC n'est pas celle des déclarations de principe ou des groupes de pression, mais celle de la formation d'hommes et de femmes acteurs là où ils vivent, dans leurs pays et au plan européen, de la vie internationale et éducative.
2.3 Pour être acteur au plan international, le Conseil du SIESC en tant que tel a des interventions dans la vie internationale. Elles prennent la forme de communications écrites, de réponses à des enquêtes et de participation directe de quelques-uns de ses membres à la vie d'organismes internationaux dans le cadre des Organisations Internationales Catholiques. Les OIC tiennent bien leur place dans la vie internationale, mais notre participation reste limitée parce qu'une présence active dans celles-ci mobilise une énergie et une disponibilité dont nous n'avons pas les moyens.
D'une part, le SIESC, en qualité de membre de Pax Romana-MIIC, a participé à des travaux des commissions extraparlementaires du Conseil de l'Europe sur les questions d'éducation ; il a fourni une contribution au Livre Blanc de Jacques DELORS sur "L'éducation est un trésor". Il a participé activement aux assemblées et groupes de travail européens de Pax Romana-MIIC et contribué par ses rapports aux tâches communes.
C'est dans le cadre des OIC d'enseignement que le SIESC a apporté et apporte sa plus large contribution. Le SIESC y retrouve 5 autres organisations internationales, la Fédération Internationale des Universités Catholiques (la FIUC), l'Office International de l'Enseignement Catholique (l'OIEC), l'Union Mondiale des Enseignants Catholiques (l'UMEC) et la JEC Internationale. Jan NUCHELMANS qui fut président du Groupe de travail des OIC d'enseignement avait rédigé en 1997 un mémoire sur ces OCI. On peut y relever la part prise par le SIESC notamment à un Colloque organisé en 1977 à Délémont en Suisse et présidé par Jan NUCHELMANS, sur "La formation religieuse et l'école".
Le SIESC en est toujours un élément actif et, dans les présidences tournantes, a assuré, il y a quelques années, la présidence du Groupe de travail.
2.4 Pour rendre compte de la vie du SIESC, un bulletin a été créé en septembre 1988 par la Secrétaire générale d'alors, Susanne ZEITZ- KAMMERER, bulletin d'abord bilingue, franco-allemand, puis en trois éditions française, SIESC-ACTUEL, allemande, SIESC-AKTUELL, et anglais, SIESC-TODAY. Le secrétariat de rédaction est assuré par Agnès ROSE, la mise en page, l'impression et les expéditions étant réalisées par des collègues français. Le bulletin avec ses deux numéros annuels rend compte de la vie des associations membres, associées ou invitées, de la vie internationale à laquelle le SIESC participe et de ses activités propres, notamment par le compte-rendu de la Rencontre de l'été précédent dans le numéro de janvier. L'abonnement pour 2 ans est compris dans l'inscription à la Rencontre d'été et des abonnements individuels complètent le public des destinataires avec les associations et organismes internationaux auxquels le bulletin est envoyé.
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3 Aujourd'hui le SIESC, comme tout organisme vivant toujours en rupture et en recomposition d'équilibre dans un monde en mouvement, doit répondre à plusieurs défis. Il ne suffit pas de permettre un "vivre-ensemble", ce qui n'est déjà pas si simple, il faut engager un avenir.
3.1 Le SIESC est profondément impliqué dans le défi de nos associations d'enseignants catholiques qui en constituent l'ossature. On sait que les associations sont mortelles et que, pour vivre, elles doivent aussi s'adapter voire se transformer, la vie associative, l'enseignement et les formes du catholicisme étant tous les trois instables.
A l'origine, c'est-à-dire dans la décade qui avait encore des racines dans l'avant-guerre, un certain nombre d'associations de l'Europe occidentale avaient un double objectif: être à la fois une association intervenant es-qualité dans la vie professionnelle pour la représentation du personnel et pour l'orientation de l'enseignement, et une association de soutien et d'animation intellectuelle et spirituelle de ses membres. Plusieurs d'entre elles n'ont pas persisté dans cette double fonction et seule la fonction professionnelle ou syndicale a été maintenue; ce fut le cas d'une Association belge, de l'association néerlandaise fondatrice. Seules deux grandes associations tiennent aujourd'hui cette double fonction, l'association autrichienne VCL et l'association italienne UCIIM.
La plupart des associations sont en difficulté de renouvellement de leurs membres. D'une part les générations modifient leurs comportements de plus en plus vite, les associations vieillissent sans que leurs membres se renouvellent et aujourd'hui on passe volontiers de la participation d'une association à une autre avec un autre centre d'intérêt. D'autre part nos associations n'échappent pas à la crise du catholicisme européen et à l'érosion de ses groupes.
Selon les pays, les situations et les niveaux de vitalité sont variables. L'association catalane des Graduadas de Barcelona ne se renouvelant plus a décidé de mettre un terme à ses activités. L'association allemande masculine de la Philologengilde à la suite de tensions avec l'épiscopat a été dissoute. La petite association luxembourgeoise a vu ses effectifs fondre. L'organisation régionale en Autonomies pour l'Espagne et en diocèses pour le Portugal n'ont pas permis la création d'associations nationales ou d'une association de la péninsule ibérique. Le dynamisme de l'association française des enseignants catholiques de l'enseignement public, la Paroisse Universitaire, est plus celui des retraités que des actifs. L'association italienne, l'UCIIM, a vu diminuer sensiblement le nombre de ses membres, etc.
Et enfin dans la seconde moitié du XX° siècle et le début du XXI°, l'enseignement lui-même est en crise permanente, les réformes et les projets de réformes se succédant comme les gouvernements, les enseignants perdant le sens de leur mission et leur esprit de corps.
Le SIESC a continué, vivant sans angoisse et assumant la double crise de l'Eglise et de l'Ecole. Il a surtout été porté par l'importance croissante de la dimension internationale et européenne de la vie, et par l'apport des pays de l'Europe du Centre et de l'Est au sortir du communisme soviétique.
3.2 Le second défi et la grande chance du SIESC est l'arrivée des collègues des pays de l'Est. Déjà avant la chute du "rideau de fer", des contacts étaient établis notamment avec les Polonais, plus souvent des aumôniers que des professeurs. C'est à Fulda en 1991 que des collègues des pays ex-communistes ont été au centre de la Rencontre, d'abord Polonais, Roumains et Slovènes; ils avaient été invités grâce au réseau de Pax Romana-MIIC et aux rencontres qu'y avait faites Gabriele PEUS, alors présidente du SIESC. Rencontre chaleureuse et impressionnante. Plus tard sont venus des Slovaques, des Ukrainiens, des Hongrois, des Croates, des Albanais.
Il s'agissait de trouver le moyen d'associer les collègues de l'Est et les associations naissantes ou renaissantes à la vie du SIESC, au Conseil et à ses activités, aux Rencontres d'été organisées depuis 1995, Usti-nad-Labem en République Tchèque, tantôt à l'Est, tantôt à l'Ouest. Mais il fallait, d'un côté comme de d'autre, tenir compte de l'histoire vécue avant et après la seconde guerre mondiale ainsi que des situations culturelles et économiques.
3.2.1 La première difficulté était et est encore celle des différences de niveau de ressources. Le coût de nos Rencontres, avec le voyage et la rencontre proprement dite, que certains collègues occidentaux trouvent déjà élevé, est hors de proportion avec les salaires des nouveaux pays européens. Il n'y avait pas d'autre solution que de partager des coûts en faisant supporter par les occidentaux une partie des frais de voyage et de séjour, des subventions externes limitées ne pouvant jouer que dans des cas très particuliers. En fonction du niveau économique des différents pays, ensemble au Conseil, nous fixons le taux de l'aide et le nombre de collègues subventionnés par pays.
3.2.2 Mais cette difficulté économique, au fond, était moindre que celle qui vient de l'état du tissu social, des décades au cours desquelles on avait vécu sans pouvoir mettre en œuvre ses initiatives et exercer sa responsabilité sociale, sans pouvoir faire confiance aux autres, sous tutelle politique, administrative, policière: réapprendre la vie associative. Il y avait aussi à penser un enseignement qui ne soit plus celui des idéologies des années passées, alors que les manuels restaient les mêmes, que les mentalités n'évoluaient pas vite et que les pratiques administratives perduraient: reconstruire un enseignement. Et dans l'Eglise, après la persécution, il y avait à ne pas rêver d'un temps révolu d'avant-guerre dans lequel l'Eglise avait le plus souvent une position sociale privilégiée voire dominante, mais à procéder à l'aggiornamento initié à l'Ouest avec le Concile de Vatican II pour une Eglise forte d'être servante et pauvre. Tâches énormes, vécues dans chaque pays de manière un peu différente, que personne ne pouvait faire à la place des autres, mais dont il fallait que nous soyons tous solidaires.
3.2.3 Les collègues de l'Est ont d'abord été des invités presque à titre personnel; le problème à résoudre était celui de leur entrée au SIESC avec leurs associations, dans le respect des projets des uns et des autres. Le Conseil a décidé qu'à côté des associations membres, il y aurait la place pour des associations seulement associées, moins engagées dans la vie associative du SIESC et pouvant ainsi vérifier si leur adhésion au SIESC répondait à leur attente. Le Conseil a décidé aussi de créer des membres à titre personnel pour ceux, de l'Ouest comme de l'Est, qui ne peuvent pas participer à la vie du SIESC par l'intermédiaire d'une association. Et les Rencontres sont toujours ouvertes à ceux qui veulent y venir, invités par le Conseil ou par d'autres participants.
Très vite les associations Slovènes et Tchèques ont pris corps et sont devenues membres du SIESC. La situation complexe de la Slovaquie n'a pas encore permis une collaboration régulière effective. En Roumanie, les collègues qui viennent au SIESC sont des enseignants de la grande association des gréco-catholiques unis à Rome, l'AGRU; comme ils sont constitués en section des enseignants, le Conseil a admis la section des enseignants comme membre du SIESC et, malgré les difficultés propres à la Roumanie, la collaboration est étroite. En Hongrie où des collègues avaient remarquablement organisé la Rencontre d'Alsopahok en 1998, il n'a pas été possible de conduire à son terme un projet d'association qui puisse devenir membre du SIESC, mais les relations et les invitations sont toujours amicales à titre personnel. En Ukraine, les relations avec les enseignants de l'association gréco-catholique OBNOVA sont discontinues. Récemment, la section des enseignants polonais du Club des Intellectuels Catholiques, le KIK, avec qui la relation est très ancienne, est devenue membre du SIESC, ainsi que la jeune association croate.
3.2.4 Pour la première fois, cette année à Prague, est apparue nettement un autre problème, celui des différences ou des oppositions de sensibilités culturelle, politique et religieuse à l'intérieur de l'Europe élargie. A Fulda en 1991, une Roumaine de longue expérience, Viorica LASCU, nous avait dit que ce serait dans une dizaine d'années seulement qu'apparaîtraient les vrais problèmes entre Européens, une fois que les pays ex-communistes auraient vraiment retrouvé leur pleine autonomie. On l'a vu au plan politique avec la position de la Pologne vis-à-vis de l'Europe et des USA sur la guerre d'Irak; on le voit sur le texte de la Constitution Européenne et de son Préambule. On l'a entendu à Prague avec deux interventions contradictoires de deux Tchèques sur la place de l'Etat et de la famille dans l'Ecole, (cf. compte-rendu de la Rencontre dans SIESC-Actuel n° 33). C'est alors que la dialogue est difficile, qu'il devient vraiment nécessaire et qu'il faut l'ouvrir loyalement. On sait en effet que le poids de l'histoire vécue ne fait souvent que s'alourdir avec les années: c'est là que le travail de dialogue international est décisif.
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4. Si les bases sur lesquelles repose le SIESC tiennent, sa tâche n'est pas finie. Il appartient aux responsables actuels, avec tous ceux qui font le SIESC dans les différents pays, de continuer de le mettre au service du monde et de l'Eglise du XXI° siècle, humblement, à la place qui est la sienne.
Ajustement de termes : les mots "Secrétariat International d'Enseignants Secondaires Catholiques" ne sont plus porteurs de la même dynamique qu'il y a 50 et 40 ans. Nous gardons le sigle connu SIESC et nous le faisons suivre de "Fédération Européenne d'Enseignants Chrétiens". Ainsi, sans perdre notre identité, notre désignation est plus lisible et plus juste. Nos participants ne sont pas seulement des collègues du second degré ; des protestants, et peut-être un jour des orthodoxes, peuvent se trouver plus à l'aise dans une association dont le nom porte l'ouverture œcuménique; et des non-chrétiens peuvent mieux nous comprendre sous un adjectif moins strictement confessionnel.